Aujourd’hui région d’outre-mer de la France, la Martinique est une île des Caraïbes que l’on retrouve dans les Petites Antilles. Bien que son histoire soit récente, elle dispose d’un passé assez chargé. Entre l’histoire amérindienne, esclavagiste et coloniale de ce territoire communément appelé « île aux fleurs », nombreux sont les faits marquants qu’il convient de passer en revue. Voici donc la chronologie complète de l’histoire de la Martinique !
Sommaire
La Martinique avant la découverte par les Européens
Grâce aux études archéologiques, il est démontré que les premières traces humaines en Martinique remontent à la période allant de – 2 400 à -1 900 avant Jésus-Christ. Cependant, la présence des Amérindiens, notamment les « Arawaks », premiers occupants du territoire connus, est datée vers 300 ou 400 ans avant notre ère. Ces habitants originaires du Venezuela avaient comme principales activités :
- L’agriculture ;
- La pêche ;
- La cueillette ;
- La production de céramique très décorée.
Une éruption de la montagne Pelée datée au 3e siècle avant l’ère chrétienne fait fuir les Arawaks qui ne reviendront sur le territoire qu’au 4e siècle de notre ère. Ils revinrent pour remplacer progressivement les Indiens Saladoïdes originaires de la vallée de l’Orénoque qui fréquentaient préalablement l’île depuis les années 180. On assiste ensuite à l’apparition des Indiens caraïbes. Ces derniers originaires de l’Amazonie exterminent peu à peu les Arawaks dès le 9e siècle en prenant soin de garder les femmes. Déjà en l’an 800 après Jésus-Christ, il n’existait pratiquement plus de trace des Arawaks sur l’île.
La colonisation de la Martinique par les Européens
D’abord découvert en 1499 par l’explorateur conquistador espagnol Alonso de Ojeda, la Martinique doit son nom à Christophe Colomb qui pose le pied sur l’île le 15 juin 1502 lors de son quatrième voyage vers « les Indes ». L’île reste encore sous le contrôle des Indiens indigènes pendant plus d’un siècle.
En 1626, Richelieu crée la Compagnie des îles d’Amérique et Belain d’Esnambuc et envoie une centaine de Français pour coloniser la Martinique.
La conquête de nouveaux territoires entraîne par la suite l’extinction des indigènes caraïbes. En 1645, des colons juifs hollandais apportèrent en Martinique le secret de la fabrication du sucre. En 1650, l’île de la Martinique est rachetée par Du Parquet pour son propre compte alors qu’il était gouverneur du territoire au nom de la compagnie.
Les guerres entre les empires européens pour avoir la main mise sur la Martinique
Sur plusieurs siècles, avec les multiples conflits en Europe, on assiste aux alliances ainsi qu’aux affrontements entre les grandes puissances et les Antilles. La Hollande débarque en nombre en Martinique le 19 juillet 1674, mais se fait vaincre par les Français lors de la bataille de rhum. La lutte se fera désormais entre les Anglais et les Français. Deux fois, la Martinique est passée aux mains des Britanniques sur de courtes périodes. Elle revint cependant définitivement aux Français en 1815 après le traité de Vienne.
Le développement de l’esclavage pour accroître l’économie sucrière
L’organisation de la traite des noirs débutait entre 1671 et 1674 où la Martinique sera rachetée à Du Parquet pour le compte de la couronne de France sous Louis XIV. Les esclaves devraient servir à la croissance de l’économie sucrière qui s’impose de plus en plus sur l’île. Puisque la main-d’œuvre recherchée était introuvable dans la métropole, il a fallu se tourner vers les côtes africaines. En 1685, les « bons règles et usages de l’esclavage » sont définis par « le code noir » de Colbert.
L’abolition de l’esclavage
Suite à la réglementation de l’esclavage, on assiste à la création en 1789 d’une société dite des amis des noirs. Opposante de la monarchie, elle s’est montrée comme défenseuse de la cause des esclaves. Après une rébellion de certains esclaves alliés des personnes libres de couleur (août 1789), on assiste à la création de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui tolère l’esclavage. Ce n’est qu’en 1794 qu’on assiste à une abolition inefficace de l’esclavage. Alors occupée par les Anglais dans cette période, la Martinique n’arrivait pas en réalité à bénéficier des effets de l’abolition votée par la Convention.
L’abolition proprement dite ne vit le jour que le 4 mars 1848 sous l’égide de Victor Schœlcher.
On note cependant entre 1848 et 1849 un acheminement de plus de 10 000 Africains présentés comme des « volontaires » à l’immigration.
L’éruption de la montagne Pelée
Le 8 mai 1902, la montagne Pelée entre en éruption et entraîne la destruction complète de l’ancienne capitale martiniquaise (ville de Saint-Pierre). Près de 30 000 personnes furent décimées par cette éruption volcanique en moins de deux minutes. Après qu’un géologue ayant quitté Paris prévient du risque d’une nouvelle éruption, une nuée ardente fit périr encore 1 300 personnes au Morne Rouge. Fort-de-France devient ensuite la nouvelle capitale de la Martinique.
La Martinique, de la colonie au département
En 1946, la France décida de mettre fin au statut colonial des Antilles. C’est alors que la Martinique devient un département français d’outre-mer (DOM). En 1983, l’île change de statut et devient une région mono départementale à part entière. On y retrouve à la fois un conseil général et un conseil régional.
L’orientation de la Martinique vers une collectivité territoriale unique
Dans les années 2000, un projet de valorisation culturelle et patrimoniale de la Martinique vit le jour. Il vise le développement d’un devoir de mémoire de la part des Martiniquais pour une réappropriation de l’histoire et de leur espace. En 2010, on assiste au choix de la Martinique pour s’orienter vers une collectivité territoriale unique. Il s’agit d’une fusion région-département. Le territoire connut par la suite deux séismes en février 2017 et en septembre 2018 (des séismes de magnitudes respectives 5,8 et 6,3).
On retient que l’histoire de la Martinique est assez riche. Loin du caractère récent qu’on lui attribue, l’histoire de cette île peut être subdivisée en quatre grandes parties. Il s’agit notamment de son histoire précoloniale, coloniale, esclavagiste et postcoloniale. Le plus important est qu’aujourd’hui, le territoire martiniquais évolue dans un climat de convivialité et de grande attractivité. Il s’inscrit également dans une perspective de valorisation de son patrimoine et de sa culture.